Le Slackstand : un outil de rééducation en kinésithérapie

The Slackstand: a rehabilitation tool in physiotherapy

Qui es-tu ?

Maude Lapointe, M.Sc. Physiothérapie de l'Université McGill
Physiothérapeute chez Action Sport Physio à Mascouche (clinique privée)

Qu'as-tu étudié?

Baccalauréat en kinésiologie (Université de Montréal)
Maîtrise en physiothérapie (Université McGill)

Qu’est-ce que la physiothérapie et pourquoi est-elle importante ?

La physiothérapie, en général, est une approche qui aide les gens à retrouver une certaine capacité physique. Il y a des personnes qui se blessent, d’autres qui développent des douleurs ou des handicaps physiques pour plusieurs raisons. Les thérapeutes ont alors pour rôle d'identifier la ou les sources de ces problèmes, puis d'utiliser une approche spécifique pour les aider à améliorer leur fonction et leur bien-être. Les physiothérapeutes sont des spécialistes du mouvement ; ils utilisent la thérapie manuelle, l'électrothérapie et d'autres techniques, mais la clé d'une bonne rééducation, à mon avis, passe vraiment par le choix de bons exercices.

Quelles sont les blessures les plus courantes ?

Dans une clinique privée, on constate souvent des douleurs musculo-squelettiques ; donc des douleurs liées aux muscles et aux articulations. De la tête aux petits orteils, on voit tout. Que ce soit suite à une blessure, un mouvement répétitif au travail créant des douleurs, une posture non optimale au quotidien… C'est très diversifié !

Comment le Slackstand peut-il aider à la rééducation ?
Comme mentionné ci-dessus, les exercices ont une place extrêmement importante en rééducation. Selon moi, le Slackstand demande beaucoup d’équilibre et de contrôle musculaire du tronc jusqu’aux orteils. La stabilité est si importante sur une slackline que nous devons utiliser nos abdominaux profonds, nos hanches, nos genoux, nos chevilles et même nos pieds et nos orteils pour rester debout sur la slackline. Il existe également une forte demande de concentration et un besoin de reconnaître la place qu'occupe son corps dans l'espace. La slackline peut donc être un outil de rééducation pour les personnes ayant un besoin particulier sur ces aspects. C'est vraiment au physiothérapeute, à ce moment-là, d'identifier qui pourrait bénéficier d'un tel exercice.

Avez-vous des conseils ou des exercices à pratiquer sur notre Slackstand ?

Après l'avoir testé en clinique, je crois que la simple tâche de rester debout quelques secondes, en s'appuyant sur un ou deux pieds sur la slackline, est difficile. En effet, ce n’est peut-être pas l’outil privilégié à utiliser au début d’un programme de rééducation, mais je crois fermement qu’il peut s’inscrire dans un continuum dans la progression des exercices. Avec une slackline, il faut intégrer plusieurs systèmes du corps afin de trouver un équilibre. Nous utilisons tout notre corps. Ainsi, si l'on est capable de simplement rester en place, on peut progresser en essayant de faire des pas, ou en intégrant des stimuli externes comme lancer une balle tout en gardant son équilibre sur la slackline, etc. En clinique, toute l'équipe a même eu s'amuser à tester certaines positions sur la slackline, comme s'asseoir ou s'allonger tout en gardant son équilibre. Les options sont vraiment exponentielles.

Au-delà de la rééducation, comment le Slackstand peut-il contribuer à améliorer le quotidien d’une personne indemne ?

Un autre avantage d'une slackline, à mon avis, est que vous travaillez sur des réactions d'équilibre rapides et que vous utilisez plusieurs de vos sens et muscles afin de maintenir votre stabilité. Chez une personne dite « normale », la slackline pourrait donc, entre autres, l'aider à améliorer ses temps de réaction d'équilibre. Par exemple : quelqu’un perd pied sur une plaque de glace. Chez quelqu'un ayant un bon sens de l'équilibre, une réaction rapide et instinctive de son corps et de ses muscles, il aura plus de chances de se rattraper, évitant ainsi une chute et ainsi éventuellement une blessure. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Je dirais cependant que certaines personnes, comme les gymnastes par exemple, bénéficient davantage de cet outil puisqu'elles ont d'autant plus besoin de développer ces caractéristiques spécifiques d'équilibre dans leur pratique sportive.

Pourquoi la slackline est-elle un bon outil dans l'apprentissage et la mobilité d'un enfant ? Est-ce bon pour tout le monde ?

Pour les enfants qui commencent tout juste à marcher, cela peut être un exercice très stimulant. Évidemment, on ne peut pas s’attendre à ce que l’enfant se tienne debout et marche seul avec cet outil. Cependant, nous avons mis à l'épreuve ses réactions d'équilibre et ses réactions de protection. L'enfant apprend également à marcher en ligne droite et étroite, ce qu'il ne fait généralement pas à un jeune âge.

Alors qu’ils franchissent les étapes de leur développement, je crois fermement que c’est un outil qui pourrait les amuser, les inciter à essayer quelque chose de différent et les stimuler. J'ai travaillé dans ma jeunesse en donnant des cours de développement moteur aux tout-petits, puis en les guidant à travers un cours qui mettait à l'épreuve leurs capacités motrices globales et fines. La slackline faisait souvent partie du parcours à travers des escaliers, des tunnels, des trampolines, des balles, etc., et écrire cet article m'a rappelé que la slackline faisait partie des préférées, même si c'était très difficile pour eux !

Auteur :

 
Maud Lapointe

Physiothérapeute

Action Sport Physio, Mascouche.